RAW-TIFF-16 bits (Par Hervé)

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Il ne fait plus de doute de la nécessité de travailler en RAW. Contrairement à ce qui est dit, ce n’est pas le négatif mais le film. Le négatif c’est comme pour l’argentique : c’est dès qu’on importe le fichier sur l’ordinateur et qu’on lui applique des traitements. Tout comme la surface sensible que l’on traite dans le révélateur, le bain d’arrêt et fixateur.

Tout le traitement se faisant à l’extérieur de l’appareil photo on peut gérer tous les paramètres qui feront la qualité technique de la photo : balance des blancs, Correction  d’exposition, correction des couleurs, atténuation du bruit numérique, accentuation.

Là où visiblement il y a encore des approximations c’est le fichier de travail.

Je préconise le TIFF et en 16 bits.

Pourquoi ? Parce que !

Ce n’est pas un dogme, juste une vision moyen terme (si on considère le «  moyen » est inférieur à une dizaine d’années).

Performance des machines et coûts des octets traités :

En 2006, date à laquelle j’ai commencé le numérique, les ordinateurs étaient monocoeur avec une horloge à 3Ghertz, étaient géré par des OS en 32 bits et de fait utilisaient que 2,5Mo de mémoire.

C’est sûr que de traiter une image en TIFF 16 bits en 2006 pouvait prendre des plombes en calcul !!

A cela ajoutez que les disques durs de 750Go coutaient un bras, on hésitait à avoir de gros fichiers……d’autant si on garde toutes les d_____s (plat d’hiver) et que les écrans affichaient le sRGB et encore ! Et que les imprimantes et papiers couvraient à peine cet espace couleur étriqué qu’est le sRGB.

Le prix du Go étant passé de 0,80€ à 0,07€, les processeurs étant en 4 cœurs, les mémoires vives ne coûtant presque rien on est passé facilement à 8Go, les OS dignes de ce nom travaillent en 64 bit sans problèmes matériel (adieu XP), les écrans affichent de plus en plus Adobe RGB, les imprimantes encore plus. Cet ensemble d’éléments montre qu’il ne faut pas se brider (même si pour l’instant la machine que l’on possède n’a pas toutes les caractéristiques ci-dessus).

Format du fichier

Le TIFF n’est pas un fichier compressé. Le JPEG oui ! Dommage de perdre des informations dès le traitement, non ?

16 bits, parce que tout simplement les calculs faits seront plus précis. C’est sûr qu’aujourd’hui peu d’utilisateurs ont du matériel suffisant pour voir la différence. Mais qu’en sera t il demain ? La vitesse à laquelle progressent les équipements fait que demain cela deviendra abordable. Ne pas travailler maintenant en TIFF et 16 bits, c’est recommencer demain ses traitements pour trouver la qualité du moment. Autre élément pour aller dans ce sens, les raw des appareils photos sont en 12+2 bits, donc une quantité d’information nécessitant une bonne différentiation au niveau du calcul.  Pour les irréductibles du JPEG, faites un calque de votre photo, mofiez la luminosité de 1 vers le haut. Aplatissez et enregistrez votre photo. Faites cela 4 fois de suite et dites moi ce que cela donne J…

Je comprends le doute exprimé hier soir car on lit encore des articles dans des revues faussement spécialisées que le JPEG direct c’est suffisant et que le sRVB aussi.

Je n’oblige absolument personne à adhérer à mes recettes. Chacun adapte sa méthode à son utilisation, à son niveau d’exigence, et c’est parfait ainsi.

La prochaine fois je ferais un petit laïus sur les espace colorimétrique de travail. Là aussi il y a à boire et à manger :)(:

7 Réponses

  1. Chris R.

    Le tiff est _LE_ format bitmap non destructif. Donc si on a le soucis du travail sans perte et en bitmap (image pixelisée), il faut travailler en tiff de bout en bout.
    Ensuite quand la photo est complètement **finalisée**, la convertir en jpeg pour gagner de l’espace disque, ou rester en tiff, je ne pense pas que cela fasse une énorme différence si on reste dans un espace colorimétrique large, mais chacun aura son opinion (je re-précise que je parle de conversion en jpeg quand la photo ne subira plus de modifications).

    Maintenant, quand on utilise un logiciel qui sait gérer un flux de production complet, tel que ©Lightroom, on reste tout simplement en raw et plus de questions sur le format (sauf de temps en temps, ou on peut devoir passer sur du bitmap pour de la retouche « lourde »).

    • Photocor

      D’accord avec tout ce qui est dit avec une petite interrogation sur les espaces colorimétrique et les profils colorimétriques lorsqu’on est en raw dès que l’on souhaite imprimer à partir de Lightroom ou de C1. Comment se passe la conversion de prophoto vers le profil de l’imprimante?
      C’est du à se doute que je passe quand même par totoshop. Cela me permet également de mieux contrôler l’accentuation car sur C1 au moment de l’impression c’est indigent. Qu’en est il sur Lightroom?
      A plus

      • Laurent

        Bien sûr que le Tif 16 bits est le meilleur format pour travailler et conserver ses clichés après développement et traitement si on ne travaille pas dans un flus 100% RAW (ou DNG). Perso, c’est pour cela que je persiste avec Lightroom…
        Pour l’impression, la gestion de la couleur de Lightroom me laisse perplexe avec son espace ProPhoto (même avec le plugin de softproofing)… Je m’explique, j’ai eu besoin de tirer quelques clichés sur EPSON 3800 et papier Hanhemule Photo rag . Malgré le profil ICC, et renseignements du PPD, le résultat ne me convenait pas (affichage sur LaCie…). Après 5 feuilles gâchées, j’ouvre mon cliché en Adobe RVB (proche de mon écran et de mon couple papier/imprimante) sous photoshop et là, en renseignant à l’identique le PPD, Bingo… Le résultat est au top. Donc depuis, je n’imprime plus directement depuis Lightroom et je passe dans PS…

        • Chris R.

          Avec quelle version as-tu essayé la dernière fois ? Car des bugs ont été corrigés depuis.

          De plus quel paramètre pour « gestion des couleurs » dans le panneau -Travaux d’impressions- ? Car là il faut laisser gérer par l’imprimante et non pas y mettre un profil. Puis c’est dans le pilote d’imprimante qu’il faut bien configurer. Et bien sûr, mode de rendu perceptif.

          Sinon on peut faire l’inverse (a priori marche moins bien), c.a.d utiliser le profil ad-hoc dans LR mais désactiver la gestion des couleurs dans le pilote d’impression.

          Et pour avoir une « preview », imprimer dans un fichier pour se conforter du résultat.

  2. Aaron

    Personnellement mon ordinateur est de 2005… et avec mes fichiers RAW de minimum 16Mo, par rapport a ceux de 6Mo d’avant, je peut vous dire que j’en ch** …
    J’imagine bien ce que ça donnerait si j’utilisais des fichiers TIFF de 150Mo tous les jours. :)

    Bien, maintenant ce que nous avons essayé de dire hier ce n’est pas qu’il ne faut pas utiliser le tiff, au contraire… Utiliser le TIFF quand on veut travailler son image : OUI !
    Le fichier TIFF est sans perte (par contre il peut être compressé … 😉 mais c’est une compression suivant l’algorythme Lempel-Ziv et Huffman, donc compression sans perte si si je vous assure… ça pête de sortir des mots scientifiques hein 😀 ), donc y’a pas photos si on veux bosser en perdant le moins d’info possible il FAUT utiliser le TIFF…

    Sauf que n’utilisant que Lightroom je ne conserve que mon RAW et mon catalogue contient mes retouches.
    Dans les occasions extrêmement rare ou je sort de LR pour aller dans un autre logiciel, oui je passe par le tiff mais une fois mes retouches terminer je ne conserve toujours que mon RAW et mon JPG (qu’on peut ici considérer comme la photo développée), mon fichier de travail en TIFF… je considére que je n’en ai plus besoin.
    Maintenant tu as raison sur le fait que quand j’aurais un PC estampillé ProPhoto Approved, ben faudra que je me retape mes retouches en repassant par un TIFF.

    En résumé :
    – Conserver le RAW : OUI ! OUI ! Et OUI !!! le passage de LR 2 à LR 3 l’a prouvé avec l’avancer des logiciels même un vieux RAW peut faire ressortir de nouvelles infos avec un nouveau logiciel.
    – Conserver le TIFF : Si vous en faites 10 par jours why not, ça vous évitera du boulot à l’avenir. Mais moi perso je n’utilise pas assez pour y voir de l’interêt.
    – Conserver des JPGs : hmmm … bof, non. A moins de vouloir changer mon fond d’écran tous les 2 jours. Je n’exporte en JPG que pour vous amener des photos le mardi ou les faire développer sur le web.
    – Conserver du PSD : Ben ouais, pour les toshopeur ??? ça n’a pas d’interêt ?

    P.S. : Hervé … tu veux que je te files ma préz’ ? 😀

    • Photocor

      Tu pourrais la mettre en ligne et la faire à une prochaine séance……