Strobisme, ce que c’est et comment en faire: voir le support de présentation
Nous avons vu à l’occasion de la session « strobist » du mardi 27 août qu’une des questions importantes auxquelles il faut apporter une réponse avant de se lancer dans la photo strobist est de savoir comment nous allons déclencher les flashs déportés. Plusieurs solutions sont possibles, présentant chacune ses avantages et ses inconvénients. Nous les rappellerons brièvement et constaterons qu’il est indispensable d’avoir une parfaite maitrise de l’utilisation de son flash cobra.
La richesse des réglages et paramétrages possibles, ajoutée au fait qu’il n’y a pas deux flashs qui disposent de la même interface utilisateur, font que si nous n’abordons pas la séance en ayant réglé et testé son matériel avant la prise de vue, le risque est maximum de ne pas pouvoir prendre une seule photo. A peu près systématiquement, les flashs ne se déclencheront pas ou pas correctement lors de l’appui sur le déclencheur.
Nota : le retour d’expérience ici décrit fait référence à l’utilisation de flashs Nikon SB 900 / 910 commandés par un D300 et faisant appel le cas échéant à une télécommande radio Hahnel Combi TF. La notice de ces matériels, et surtout la notice des SB 900 / 910 est particulièrement foisonnante et complexe. La présente note se situe uniquement dans le cadre de l’utilisation de flashs en déporté pour des usages strobists. Elle n’a donc pas vocation à être exhaustive sur l’ensemble des possibilités offertes. Par ailleurs, s’agissant d’un document de synthèse, il est sujet à des imprécisions voire des erreurs que le lecteur sera invité à me communiquer s’il les constate.
Mode de fonctionnement – Mode de déclenchement
Afin de ne pas démarrer l’étude sur des incompréhensions, il faut rappeler que le mot « mode » est utilisé dans deux contextes différents et complémentaires : mode de fonctionnement et mode de déclenchement.
Mode de fonctionnement
Le SB 900 / 910 peut fonctionner selon différents modes. Pour la photo strobist, ceux qui nous intéressent sont le mode manuel et le mode I-TTL. Les autres modes de fonctionnement ne nous concernent pas. Seul le mode manuel devrait nous intéresser car le mode I-TTL apporte la prise en charge d’automatismes qui ne relèvent pas de l’approche strobist. Je le mentionne néanmoins ici car ce mode I-TTL peut apporter une facilité ou un confort que l’on sera peut-être content de trouver dans certaines occasions.
Le mode manuel
Il est facile à comprendre, on règle tout à la main, flash par flash, directement sur le flash. Tout veut dire la focale, c’est-à-dire l’angle que couvrira l’éclair, et la puissance (exprimée en rapport, de 1/1 la pleine puissance à 1/128, ceci par pas de moitié.
Le mode I-TTL (vocabulaire Nikon)
Dans le mode I-TTL, le flash envoie des pré-éclairs dont il analyse le retour pour déterminer la bonne exposition. Le mode I-TTL analyse distinctement l’éclairage du premier plan et celui de l’arrière-plan pour optimiser l’exposition. Selon les cas, le flash peut basculer en mode TTL (et non plus I-TTL), cas dans lequel il ignore l’arrière-plan et ne calcule l’exposition que pour le premier plan.
Ce mode, pour intéressant qu’il soit, peut poser problème en usage strobist. Le photographe ne maitrise pas complètement son éclairage puisque l’électronique prend le pas sur lui pour déterminer l’exposition optimale. Par ailleurs, le pré-éclair peut être perturbant, par exemple en déclenchant prématurément un flash esclave … ou en prévenant un colibri qu’il est temps de s’envoler …
Mode de déclenchement
Il s’agit de la manière dont le boitier va transmettre au / aux flash/s le signal de déclencher l’éclair. J’en ai inventorié 4
* Mode CLS – Flash asservi sans fil (technologie propriétaire Nikon). Il consiste à utiliser un flash maitre (le flash intégré ou un flash monté sur le sabot) et à lui demander de piloter des flashs esclaves.
* Flash asservi sans fil avec le télédéclencheur SU4. C’est une option que l’on active sur le flash déporté. Ainsi paramétré, le flash déporté réagira à n’importe quel éclair (même celui d’un autre photographe !) et produira un éclair correspondant au réglage effectué (focale et puissance). Il existe un mode automatique que je n’ai pas testé n’en ayant pas vu l’intérêt.
* Flash déclenché par une télécommande. Dans ce cas il y a un boitier fixé sur l’appareil photo qui va émettre un signal et un boitier sur lequel le flash est fixé qui va recevoir le signal. Différents types de télécommande existent, infrarouge et radio principalement. Les marques les plus connues sont Cactus et Pocket Wizard. Pour ma part je me suis orienté vers une télécommande Hahnel qui, pour un prix modique, fonctionne en radio (jusqu’à 100 mètres), permet des multiplier les récepteurs (j’ai un émetteur et deux récepteurs), et peut aussi déclencher des flashs de studio munis d’une prise synchro jack. Autre avantage, en montage inversé (le récepteur sur le sabot et l’émetteur dans la main), il fonctionne en déclencheur à distance jusqu’à 100 mètres.
* Connexion filaire. Je ne l’ai pas expérimentée. Il s’agit de relier par un câble les flashs à l’appareil photo. Les flashs se comporteront alors comme s’ils étaient montés sur le sabot (à l’exception du fait que l’appareil ne commandera pas la focale du flash qui restera manuelle).
Précisions sur le mode CLS
Utilisation par le menu e3 sur le D300
C’est le choix que l’on retiendra lorsqu’on veut faire piloter les flashs distants par le flash intégré.
Ce menu va permettre de sélectionner le fonctionnement attendu du flash intégré. C’est le choix « mode contrôleur » qui permet d’accéder à la fonction CLS (les autres choix sont TTL, Manuel et Stroboscopique, modes qui ne permettent pas de déclencher des flashs selon le mode CLS mais uniquement des flashs esclaves (mode SU4).
Dans le mode contrôleur, nous allons choisir :
* Le canal 1 à 4. Ceci pour que chaque photographe ait son canal en cas de multiplicité d’artistes.
* Le fonctionnement du flash intégré
- Manuel : on règle la puissance
- TTL : on règle la puissance également mais le système TTL la pondèrera en fonction de ce qu’il aura déterminé comme étant le besoin total de lumière pour éclairer la scène, à répartir entre les différents flashs.
- Neutralisé : le système CLS émettra un éclair juste suffisant pour déclencher les flashs déportés, mais cet éclair n’illuminera pas la scène (j’ai fait des tests qui ont confirmé cela bien que certains photographes disent le contraire et préfèrent soit régler manuellement la puissance à une valeur faible, soit positionner un cache devant le flash intégré)
* Le fonctionnement des SB 900 / 910 distants
- Les flashs vont pouvoir être répartis en deux groupes A et B
- Pour chaque groupe il va être possible de choisir le mode de fonctionnement, TTL ou manuel (voir ci-dessus flash intégré). Il existe aussi un mode AA que je n’ai pas expérimenté (si j’ai bien compris c’est un mode où c’est le flash qui détermine l’exposition.
Utilisation par l’usage d’un SB 900 / 910 monté sur le sabot (ou connecté par câble)
C’est le mode que l’on retiendra si l’on veut faire piloter les flashs distants par un flash maitre qui n’est plus le flash intégré mais un SB 900 / 910.
L’intérêt me parait minime mais c’est une possibilité. Notamment, un tel montage permettra aux flashs esclaves de mieux voir le maitre que s’il s’agit du flash intégré : l’éclair est plus puissant et la tête est orientable.
Dans ce cas le flash maitre doit être déclaré comme tel par rotation du bouton de mise sous tension du flash. Il faut ensuite le paramétrer comme on l’aurait fait pour le flash intégré. Les menus sont sensiblement les mêmes.
Précisions concernant SU4
Le mode SU4 est donc un mode qui permet de déclencher le flash déporté sur réception d’un éclair. Ce peut être celui du flash intégré ou de n’importe quel flash, un flash de studio par exemple. Rappelons qu’en mode CLS, même manuel, le flash esclave ne peut être déclenché que par un flash maitre qui « cause CLS ». Bien entendu il ne faut pas que le flash maitre déclenche des pré-éclairs.
Il peut fonctionner en mode automatique (non testé) ou en mode manuel (celui qui nous intéresse). Dans ce cas il convient de régler manuellement sur chaque flash la focale et la puissance.
Ce mode est intéressant car il n’y a pas du tout de pré-éclair et il est bien adapté pour la prise d’objets en mouvement rapide.
Il faut paramétrer le mode SU4 sur les flashs esclaves et se mettre en position remote (SU4 Remote)
Vitesses de synchro
La vitesse de synchro du flash se règle sur le boitier (menu e1). Néanmoins il y a des plafonds. J’ai fait quelques tests dont voici les résultats
Usage du mode TTL
Déclenchement par le flash intégré en mode contrôleur.
Synchro possible jusqu’au 320ème de seconde en mode Auto FP
Les flashs déportés sont gérés depuis le D300 par groupes et sur un canal (puissance notamment). Le commutateur de mise sous tension doit être réglé sur remote.
La focale est à régler sur les flashs dès qu’ils sont déportés
Usage du mode SU4
Le commutateur de mise sous tension doit être réglé sur remote.
Pour passer en mode SU4 sur le SB900, appuyer longuement sur la touche OK et naviguer ensuite dans le menu. Sur le SB910 utiliser directement la touche Menu.
Régler manuellement puissance et focale
Synchro possible jusqu’au 320ème de seconde en mode Auto FP
Usage d’une télécommande Hahnel
La synchro peut se faire jusqu’au 320ème de seconde.
Le mode TTL n’est pas supporté. Il faut régler manuellement puissance et focale.
Connexion par câble
Non testé. Devrait fonctionner comme avec le flash monté sur le sabot et autoriser une synchro jusqu’au 8000ème de seconde, avec une dégradation nette de la régularité de l’éclairage à partir du 1000ème de seconde
Une Réponse
willy
Merci Jean Paul pour la richesse de tes infos!