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On m’a demandé à plusieurs reprises mon avis sur la nouvelle politique commerciale d’Adobe vis-à-vis de Lightroom : faut-il l’acheter en version boite et que penser de l’offre Creative Cloud ? Comme nombre d’entre nous, j’ai une réaction épidermique de rejet envers tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la redevance mensuelle. Mais le sujet est majeur, il mérite réflexion et comme souvent il n’y a pas une bonne réponse mais une réponse correspondant aux choix que nous avons faits en amont. Avant d’aborder des considérations techniques et fonctionnelles, il faut se rappeler quelques basiques.
Nous sommes des passionnés de photo et à ce titre nous passons beaucoup de temps pour nous occuper de nos photos, pour les développer, les retoucher, les classer, les imprimer. Nous faisons cela en général depuis plusieurs années et pensons que nous allons le faire encore longtemps. Dès lors, seules les solutions pérennes peuvent nous intéresser. Bien évidemment il n’est pas facile de prévoir l’avenir en ce domaine. Qui aurait prévu l’abandon de Capture NX par Nikon, celui d’Aperture par Apple ? Mais il est vrai qu’en choisissant Adobe qui a placé ici son cœur de métier, le risque apparait faible. D’autant que les solutions alternatives se comptent sur les doigts d’une main. Et encore on n’a pas besoin de tous les doigts …
La société Adobe n’est pas très sympathique, arrogante comme tous les acteurs mondiaux de la high tech qui n’ont pas encore connu de revers importants au long de leur existence. Mais en matière de business, le sentiment ne compte pas. Or lorsqu’on évoque Lightroom boite ou Lightroom CC, c’est bien de business dont on parle, le vendeur comme l’acheteur cherchant chacun de son côté la meilleure affaire. Le but que poursuit Adobe est clair. Ils cherchent à maximiser leurs revenus en réduisant le risque de baisse des ventes de licence. Et pour y parvenir, quoi de mieux que de migrer sa clientèle vers une offre à redevance mensuelle. Par ailleurs, Adobe chasse une clientèle de professionnels et semi professionnels, voire amateurs avertis. Pas le grand public néophyte.
De notre côté, que cherchons nous ? Chacun a sa réponse mais essayons de synthétiser :
– Un produit pérenne, comme cela a déjà été dit.
– Un produit de qualité avec une large couverture fonctionnelle
– Un produit ouvert, apte à recevoir des adaptateurs ou des plug-ins vers d’autres logiciels complémentaires ou spécialisés
– Un produit conforme aux standards internationaux
Lightroom boite comme Lightroom CC correspondent à ces critères.
Voyons maintenant quelques critères additionnels :
– L’aspect économique est-il important ? La licence Lightroom valait 300€ il y a quelques années, sensiblement le même prix que ses concurrents. Avec les conditions d’achat FPF, nous avons été habitués à voir ces prix fléchir pour tomber à des sommes voisines de 70€ soit des prix proches de produits « bas de gamme » ou, pour le dire plus diplomatiquement, plus orientés grand public. Aujourd’hui la remontée des prix (la version boite à 130€) nous gêne, c’est normal.
– Si l’aspect économique est important, et si vous vous sentez redevable de Lightroom et uniquement de Lightroom, il faut en rester à la version boite en sachant qu’elle n’inclut pas la maintenance et que si vous devez passer à une version supérieure il vous faudra acheter une offre de migration à des conditions non encore définies par Adobe (pour passer par exemple à la version 7 lorsqu’elle arrivera ou pour supporter le nouvel appareil photo que vous achèterez dans 6 mois ou dans un an).
– Si en revanche, l’aspect économique n’est pas fondamental et que vous définissez par ailleurs d’autres besoins, il pourra être intéressant de vous orienter vers la version CC. Pour environ 10€ par mois, vous disposerez :
o De Lightroom CC et de Photoshop CC (alias successeur de photoshop CS6)
o D’un espace sur le cloud d’Adobe qui vous permettra d’accéder à toute votre bibliothèque depuis tous vos ordinateurs, tablettes, smartphones.
o Sachez cependant que si vous cessez de payer la redevance mensuelle, vous perdrez tous ces avantages et ne pourrez plus que visualiser les travaux que vous aurez faits précédemment
Je reste encore personnellement réfractaire à l’approche CC car Lightroom 6 répond parfaitement à mon besoin. Il fonctionne très bien en interaction avec mes autres logiciels de traitement, que ce soit Photoshop CS5 qui me suffit, la suite Nik Software ou même le logiciel spécialisé Portrait Pro. Je ne sens pas le besoin d’aller vers la nouvelle version de Photoshop et n’ai pas l’intention de m’équiper d’un nouveau boitier. Si je me dirigeais vers une organisation Cloud, je me dirigerais probablement vers l’offre payante de Dropbox mais jusqu’à présent l’offre gratuite m’a suffi. A court terme, je ne pense donc pas modifier mon approche. Mais il est vrai que lorsque j’ai vu un ami lors des fêtes de fin d’année sortir son Ipad, accéder à toutes ses photos, me les montrer, les modifier (les recadrer, attribuer des mots clés, effectuer des corrections, etc.) ; et lorsque j’ai réalisé qu’il retrouvait cela sur ton téléphone, son ordinateur fixe comme portable ; et qu’il pourrait reprendre et compléter ce qu’il avait fait sur son poste de travail lorsqu’il serait de retour chez lui … je me suis dit qu’il ne fallait pas se braquer et réfléchir davantage.
5 Réponses
MIMI021045
Bonjour et merci pour tous ces commentaires intéressants car à ce jour j’ai Lightroom 4 acheté via la fédé mais lorsque je souhaiterai changer je choisirai certainement la formule boite..
Jean-Paul Magis
Indications pour acheter Lightroom en version boite : http://phototrend.fr/2015/05/comment-acheter-lightroom-6-sans-abonnement/
Manifestement, ce n’est pas là qu’Adobe souhaite nous voir aller …
Emilie Tournier
Pour avoir testé Lightroom mobile, j’ai été très déçu de voir que l’accès aux photos n’est pas intégral (en tout cas à l’époque où j’ai essayé). On ne peut accéder qu’aux collections non dynamique. Le post-traitement sur mobile ou tablette me paraît trop aléatoire vu qu’ils ne sont pas calibrés. On peut toujours recadrer ou faire des corrections mineurs mais pour moi l’intérêt était de pouvoir cataloguer mes photos : attribuer des notes, les ranger dans des collections, enrichir les mots clés… Si ça n’a pas changé, Lightroom mobile est un argument marketing et un joujou mais très peu un outil. Du coup, prendre la version cloud pour ça revient cher.
Emilie
Jean-Paul Magis
Oui, on accède par le biais de collections qui ne peuvent pas être dynamiques. Et il est vrai que les travaux de développement, voire de paramétrage, à partir d’une tablette sont assez limités. Mais on peut répliquer sur d’autres ordinateurs (sachant je crois qu’on peut répliquer sur autant d’ordinateurs qu’on le veut, mais en avoir seulement deux actifs à un moment donné). de plus les traitements que l’on fait sont appliqués non sur les raws véritablement mais sur les smart previews, soit des « résumés de raws ». Mais tout se resynchronise automatiquement lorsqu’on reconnecte.
Cela étant je suis assez d’accord avec Emilie, le développement dans ces conditions là … je préfère attendre d’etre à la maison et de pouvoir travailler dans les meilleures conditions sur mon ordi photo.
Mais il faut reconnaitre que c’est tout de même sympathique d’avoir à tout moment ses photos en visualisation sur tous ses appareils (téléphone, tablettes, ordinateurs) sans avoir à les exporter (car en les exportant on peut faire la même chose avec Dropbox ou même Flickr – en visualisation, pas en paramétrage ou en développement).
Et puis je suis doublement d’accord avec Emilie car la version boite me va très bien …
Jean-Marc Paroissien
Je suis globalement d’accord avec cette analyse. Pour ma part j’ajouterai simplement que l’abonnement n’est intéressant que dans la mesure où l’on utilise Photoshop en sus de lightroom.
Si ce n’est pas le cas, mon avis est qu’il vaut mieux se tourner soit vers la boîte lightroom soit vers un autre logiciel.
JM