Trop lourd, trop complexe, une usine à gaz… voici ce que l’on peut entendre bien souvent sur ce format. Même si à ses débuts les logiciels de traitement d’images n’était pas adaptés au développement du RAW, désormais il est aussi simple voire même plus simple d’y développer ses clichés. J’emploie volontairement le terme de développement et non de retouche lorsque je parle de traitement RAW. Il faut comprendre que si nous revenions à l’époque de l’argentique, le JPEG serait un polaroid et le RAW serait votre négatif. Traiter ses RAW c’est choisir de développer soi-même ses photos dans sa «chambre claire».
Nous pourrions rentrer dans le détail de ce format, mais ce n’est pas le but de cet article. Il existe de nombreux ouvrages très complet sur lesquels vous pouvez vous retourner (développer ses fichiers RAW, de Gilbert Volker aux éditions Eyrolles / Le Format Raw, hors série d’octobre 2011 de compétence photo).
Il est question ici d’une présentation dans les grandes lignes du format RAW et d’en laisser une trace sur le blog.
La capture de la lumière
Tout comme les films argentiques, la lumière, réfléchie par la scène photographiée, pénètre à l’intérieur de la chambre après avoir été focalisée par l’objectif. Elle arrive inversée sur le capteur de nos boîtiers numériques après avoir traversé un filtre infrarouge ainsi qu’un filtre anti-aliasing. Le capteur est constitué des millions de cellules photosensibles, chargées de réceptionner le signal lumineux. A la différence de l’argentique, la sensibilité numérique est unique (appelée sensibilité native). Elle se situe suivant les capteurs entre 100 et 200 iso. La montée en sensibilité correspond à une amplification du signal électronique.
Lors d’une prise de vue avec votre boitier en mode JPEG, le signal lumineux recueilli par le capteur est développé instantanément par le boitier d’après les paramètres enregistrés dans celui-ci. Le JPEG est un fichier prêt à l’emploi. Pour le RAW, il ne s’agit pas d’un fichier Bitmap comme le JPEG ou le TIFF. Il est le résultat d’un enregistrement brut des photons reçus par le capteur. Pour le visualiser, il doit être interprété (dérawtisé) par le logiciel utilisé au travers d’une matrice (matrice de Bayer en général). Un RAW ne sera jamais affiché de la même manière suivant le logiciel car le dématriçage est différent sur chaque logiciel. Faites l’expérience !
Mais alors à quoi servent toutes ces fonctions sur nos boitiers (balance des blancs, contraste, saturation, netteté, etc.) ?
A vrai dire, pas à grand chose. Les logiciels indépendants de développement de RAW définissent des paramètres par défaut pour chaque boîtier. Seul les logiciels propriétaires (Capture NX pour Nikon par exemple) sont en mesure de comprendre ces réglages et de les prendre en compte à l’importation des clichés.
Les avantages :
- Sur nos réflex, la profondeur de codage est de 12 ou 14 bits ce qui correspond au niveaux de luminosité. Soit 4096 pour le 12 bits et 16384 pour le 14 bits. Le JPEG codé en 8 bits dispose de seulement 256 niveaux de luminosité. Le format RAW permet le travail sur 16 bits dans nos logiciels, ce qui permet de tirer profit de la totalité des nuances informations enregistrées.
- Les corrections lors du développement de nos clichés dans les logiciels n’ont aucunes actions destructives sur nos fichiers. Ce qui donne des possibilités d’interprétations illimités. Les opérations effectuées sur le cliché sont stockées indépendamment du fichier image (sous Lightroom au format *.xmp).
- La récupération sur plus de 1 IL des hautes et basses lumières qui auraient été perdues en JPEG.
- La possibilité d’appliquer des corrections d’objectifs.
- Les traitements, la balance des blancs, l’espace couleur, etc. ne seront fixés qu’au moment du développement du cliché.
- Et encore bien d’autres avantages…
Les formats…
Les constructeurs utilisent leurs propres formats RAW (CR2 pour Canon, ARW pour Sony, NEF pour Nikon, etc.) Pour préparer l’avenir, la société Adobe a défini le format DNG qui devrait devenir très vite le format universel pour les fichiers RAW.