L’un des principes les plus important de la photo consiste à exposer correctement sa photo, pour se faire il faut bien comprendre comment fonctionne la capture de la lumière par notre appareil. Pour se faire, j’aime bien utiliser une analogie avec un entonnoir qui collecte la pluie dans un seau.
En photo le but du jeu est que le capteur (la pellicule) reçoive suffisamment de lumière pour être détectable et en même temps pas trop pour qu’on soit capable de la quantifier.
En effet si on ne reçoit pas assez de lumière notre photo est noire, si on en reçoit trop elle sera cramé. Pour notre seau, si on ne le remplit pas assez on ne voit pas d’eau, si on le remplit trop il déborde.
Ici le but est de remplir le seau d’eau sans qu’il ne déborde, notre seau correspond à notre capteur d’appareil photo. Nous ne maîtrisons pas toujours la source de lumière, tout comme ici nous ne maîtrisons pas la quantité de pluie qu’il tombe du ciel. En revanche ce que nous pouvons maîtriser c’est la taille du seau (la sensibilité de notre capteur), la durée d’ouverture du couvercle (la vitesse d’ouverture du diaphragme) et la taille de notre entonnoir (l’ouverture de notre diaphragme).
Commençons par la sensibilité… Ici on joue sur la taille du seau. Plus votre seau sera petit et plus vous détecterez rapidement qu’il y’a de l’eau dedans (une goutte d’eau se voit plus facilement dans un dé à coudre que dans une baignoire) :
C’est juste une analogie… Ca aide à comprendre, mais il va de soit que le capteur ne change pas de taille sur nos appareils photo. De même il ne change pas de sensibilité, chaque capteur à une sensibilité native à laquelle il a un rendement optimal. Quand on modifie la sensibilité, on ne joue que sur un paramètre de traitement du signal.
En gros le capteur est une surface photosensible, qui est capable de traduire une excitation lumineuse en « intensité » électrique. Admettons que notre appareil soit capable de traiter un signal allant de 7 à 20, si notre photosite (j’en parlerais dans un autre article, considérons que je parle du capteur) reçois une intensité de 4, notre appareil ne le détectera pas et nous auront une photo noire. Si nous étions en réglage 200 iso natif, il suffit de régler notre appareil en 400 iso (plus sensible donc, on réduit la taille du seau par 2), ça revient a multiplier l’intensité reçut par 2, notre intensité passe à 8 et on débouche le noir de la photo.
J’ai pris ici des valeurs entière très simple pour l’explication mais dans la pratique ça n’est pas ça du tout, et j’imagine que les intensités dont on parle doivent plutôt ressembler à ça 0.4689812572755, qu’on arrondi a 0.468 cela nous donne l’intensité de notre pixel. En montant les iso à 400, on multiplie cette valeur par 2 soit 0.936 et vous voyez que l’arrondi commence à nous jouer des tours, normalement on aurait du avoir 0.937. Ok, c’est minime, mais le défaut existe. Et si vous pousser à 800… 1600 … 3200 (ici 7,488 au lieu de 7,503) ce défaut sera de plus en plus amplifié… Voilà pourquoi les ISO natifs sont les meilleurs et que la montée en sensibilité apporte du bruit.
On pourra s’étendre un peu plus sur le sujet des bruits, quand on fera un article sur le capteur, vous verrez y’a de quoi dire.
Passons à l’ouverture … Dans mon analogie, l’ouverture correspond à la taille de l’entonnoir.
Il est relativement clair que plus vous aurez un entonnoir large plus vous capterez de pluie et plus votre seau se remplira rapidement. Donc a taille de seau égale, et à durée de remplissage égale, le seau avec un grand entonnoir se remplira plus vite…
Pour votre appareil photo c’est pareil, si vous faites 2 photos en conservant la même sensibilité, et en ouvrant la même durée plus votre objectif sera ouvert et plus vous aurez de lumière qui va jusqu’au capteur. La subtilité ici c’est que l’ouverture fonctionne à l’envers. En effet un f/12 sera moins ouvert qu’un f/4. Il faut savoir aussi que chaque objectif à ses limites, c’est pour ça que l’on parle d’objectif très lumineux (pour un f/1.8, f/1.4 et pour les amateurs de Leica … f/0.95 Noctilux.), en fait cela correspond à la plus grande ouverture possible de l’objectif.
Nous reste à parler de la vitesse. Ici on ne change pas la taille du seau, et on garde le même entonnoir, le seul paramètre qui change est la durée d’ouverture du couvercle :
Plus le couvercle sera ouvert longtemps et plus le seau sera rempli. Pour notre capteur c’est pareil, si vous laisser la lumière passer pendant 1 seconde, le capteur recevra plus de lumière que si vous ne laissez ouvert que pendant 1/2 seconde.
Il n’existe pas UNE formule d’exposition correcte, mais des expositions correctes. Il y’a un certain nombre de chose dont je n’ai pas parlé ici, mais il faut savoir que chaque paramètre joue non seulement sur l’eclairement du capteur mais à aussi d’autres effets sur votre image :
- la sensibilité joue sur le bruit
- l’ouverture joue sur le profondeur de champ
- la vitesse joue sur le « flou »
Il ne faut surtout pas hésiter à faire des essais pour bien comprendre le fonctionnement de chacun des paramètres et son influence sur votre image, alors à vos boitiers et testez les différents mode de priorité : ouverture, vitesse, manuel. 😉
Bon shoot…
2 Réponses
Photocor
Bonjour Aaron,
Et merci.
Si vous souhaitez d’autres informations il y a un article sur les règlages de l’appareil photo sur le Réponses Photo d’Octobre.
Bien entendu ce ne peut être aussi bien que ce que nous a fait Aaron.
Aaron
De rien. 😉
Au prochain épisode on causera de la lumière ou du capteur…